Hier, je vous parlais de l’automne et de la pression que l’on peut ressentir en observant le temps passer. Ce matin, il fait 6 degrés à l’extérieur. Les vitres de ma maison sont recouvertes de condensation. En mettant le nez dehors, je respire l’air frais et devine une odeur familière. Vous savez quoi ? Ça sent l’hiver ! À cette idée, je sens la joie de cette période monter en moi…
Alors, je sais que cet enthousiasme ne fait pas l’unanimité, mais c’est une période de l’année qui m’inspire plus que l’été. Je ne sais pas trop pourquoi mais j’ai déjà hâte de re-goûter aux biscuits à la cannelle, au lait de poule et au vin chaud… Bien sûr, on est à peine début octobre, alors revenons un peu au présent.
Je suis au centre-ville aujourd’hui. Quelques personnes à interviewer, dont une photographe exploratrice… En l’écoutant parler, une partie de mon esprit perçoit déjà à quoi va ressembler le reportage. Sa passion me fascine. À chaque question, elle s’emballe dans des explications, des anecdotes. Un partage enthousiaste, comme je les aime. C’est si gai d’échanger avec des personnes qui vibrent pour ce qu’elles font !
Par le plus grand des hasards, je rencontre une artiste et une artisan, attablées un peu plus loin. Elles ont, elles aussi, la passion au bout des lèvres. Leurs réalisations démontrent leurs talents. Il n’y a pas de faux-semblant ou d’égo là-dedans. De la créativité, de l’enthousiasme et c’est tout. J’en connais de plus en plus. Par la fenêtre, je vois les passants emmitouflés. Je repense à tous ces artisans et créateurs locaux que j’ai rencontrés ces dernières années.
Je suis sûre que cette passion parle aux plus créatifs d’entre vous. Peut-être que cela inspire chez certains une touche de nostalgie, les rappelant à une époque où ils pouvaient exprimer allègrement ce qui les faisait vibrer. D’autres regretteront probablement de n’avoir jamais essayé un art, une technique ou une activité qui les intrigue depuis si longtemps. À tous ceux-là j’aimerais dire : « Peu importe votre âge ou le temps que vous avez, vous pouvez vous y (re)mettre. » Ça peut sonner bateau comme conseil, je sais. On l’a dit maintes fois ! Mais il ne peut être plus vrai. De même que l’adage « Qui ne tente rien, n’a rien. »
Si vous saviez combien de fois les archéologues – moi y compris – ont entendu ce genre de regret, vous seriez surpris ! On ne compte plus les « aah j’ai toujours rêvé d’étudier les civilisations anciennes, les pyramides, comprendre des langues étrangères et explorer le monde comme Indiana Jones ! ». L’ironie du sort ? C’est un métier en perdition car on n’accorde plus assez d’importance au patrimoine de ce pays.
Imaginez un peu que tous ces gens se soient mis à suivre leurs « envies »… Pensez-vous que nous serions toujours dans un système capitaliste ? Je m’interroge. Bien sûr, je n’ai pas la réponse. Mais ce qui est sûr, c’est que dans un monde où l’on suit davantage ses intuitions (plutôt que son portefeuille, son égo ou le diktat de la société…), peut-être aurions-nous moins de burn-out, de reconversion catégorique, de divorce… Peut-être aurions-nous moins de gens qui fuient le soi-disant Saint-Graal du CDI pour ouvrir une boutique de proximité où ils vendent leurs créations ou les derniers produits qui les ont fait rêver !
En attendant, ce mois-ci est dédié au cancer du sein… et aux freelances du monde entier. Je suis curieuse de découvrir ce que tout ça va donner. Promis, je vous raconterai.
La suite au prochain épisode…
Chronique d’une Sans Emploi Fixe | L’Info de la Région 2021 | SEMAINE 40