Pour la deuxiĂšme fois en lâespace de 4 mois je me retrouve en psychiatrie …. Pendant plus dâun mois cette fois ciâŠ. Câest drĂŽle je trouve le diminutif que lâon donne Ă ce type dâendroit. Jâentends souvent dire, as-tu es en HP (cf. pour hĂŽpital psychtrique). Comme il est drĂŽle de voir que lâĂ©lĂ©ment dans lequel on a catĂ©gorisĂ© mon mental, « H.P », se trouve dans un endroit qui porte le mĂȘme nom.
Donc en conclusion les HP sont en HP ?
Cela fait 4 semaines que je suis ici, et Ă part certaines personnes ayant rĂ©ellement des troubles mentaux, une vraie pathologie, comme des schizophrĂšnes par exemples qui sont dans les couloirs errant sans vraiment savoir Ă laquelle de leur personnalitĂ© tu parles ou encore certains qui font le lion ou cherche Ă nettoyer le sol avec du beurreâŠ. Pour le reste, la majoritĂ©, il sâagit uniquement dâĂąme abimĂ©s, de cĆurs dĂ©chirĂ©s et dâĂ©motif Ă fleur de peau.
Alors quoi on mélange tout et on fait comme ci de rien était ?
Je suis dĂ©solĂ© mais dans nos groupes de paroles, je me trouve face Ă des gens dâune maturitĂ© et dâune Ă©motivitĂ© que je ne retrouve que trĂšs rarement Ă lâextĂ©rieur. Nous pleurons souvent lors de nos Ă©changes sur la sociĂ©tĂ©, nos vies, nos peines de cĆurs…. Mais toutes sans exceptions font ressortir de nous tout ce quâil y a de plus beau, nos Ă©motions. On parle avec notre cĆur quand le monde parle avec son portefeuille. Je ne me suis jamais senti aussi bien que dâĂȘtre entourĂ© de personne fragile Ă©motionnellement qui partage mes idĂ©es et mes valeurs.
La vie est certes un jeu dâĂ©chec trĂšs compliquĂ© Ă jouer. Certains sont roi, dâautre sont fou… certains sont fou du roi, mais moi je suis un rĂȘveur fou et je prĂ©fĂšre ĂȘtre ce rĂȘveur fou naĂŻf et plein dâespoir que tous ces bouffons du roi que ne font que suivre les rĂšgles dâun jeu ou les dĂ©s sont pipĂ©s.
Jâai des moments de sorties que me font Ă©normĂ©ment de bien, la nature, la musique, mes pensĂ©es certes parfois meurtries par ce manque que jâai et qui justifie ma prĂ©sence ici mais je me ressource comme je ne peux auprĂšs de personne sensible et Ă©motive.
Cependant quand je reçois un message me demande de bien me soigner …. Je me demande vraiment si les gens comprennent vraiment ? Me soigner ? Mais de quoi, penses-tu que je suis fou toi le jeune joueur dâĂ©chec ne comprenant que les rĂšgles de ce dicta sociĂ©tale ?
Suis-je le fou dans ce monde de dingue ? Ou les fous sont-ils tous Ă lâextĂ©rieurs enfermant ceux qui ne suivent pas leur schĂ©ma ? Je ne sais pas la rĂ©ponse Ă cette question mais elle existe et elle me semble importante.
Plus le temps passe et moins je ne me sens Ă ma place. Je rĂ©pĂšte cela depuis des annĂ©es, reproduisant le mĂȘme schĂ©ma Ă©motionnel depuis plus dâune dĂ©cennie avec ce sentiment de tourner en rond…. De tomber, de me relever, de retomber et de me relever. Mais les cicatrices laissez commencent Ă se voir davantage et je ne suis pas certain de pouvoir continuer Ă me relever Ă©ternellement.
Dois-je poursuivre dans ce schĂ©ma de vie qui est le mien ou prendre un autre chemin, celui qui est le mien, juste Ă moi pour enfin mâĂ©levĂ© et cesser dâĂȘtre enfermĂ© dehors.
Dans le film Rocky une des rĂ©plique phare : « Lâimportant ce nâest pas le nombre de coup que tu prends, mais le nombre de fois oĂč tu te seras relevĂ© ». Je le ferai encore une fois, mais je ne veux plus prendre de coup.
Je suis fatigué.