Assise à mon bureau, je termine de relire ce qui sera probablement mon dernier magazine. L’écran de l’ordinateur devant moi reflète la lumière extérieure : aujourd’hui, c’est une belle journée ensoleillée. Tôt ce matin, le ciel s’est paré de plusieurs couleurs de l’arc-en-ciel avant de rester sur un bleu clair limpide, quasi sans nuage. Associée à l’herbe des champs blanchie de givre, cette vue colorée s’est imprimée dans ma mémoire. Je me sens apaisée. Sûrement aussi parce que j’apprécie l’hiver et sa fraîcheur…
Saisissant ma tasse de thé de Noël à la cerise, je bois une gorgée bien chaude. Je me mets à passer en revue les textes du magazine sur le site web. Les métadescriptions, les images, les liens vers les réseaux… En même temps, j’écoute mes collègues parler : un projet pour un client, une série sortie il y a peu, une petite blague au passage. Un fou rire à la clé. Certains phénomènes vont clairement me manquer !
Cela me rend songeuse. Et une observation amusante me saute aux yeux soudainement : j’ai vécu un beau revirement de situation professionnelle pile au moment du solstice. Si ce genre de choses m’arrive régulièrement, je continue à être surprise. Allez savoir pourquoi ! Je vous raconte. Il avait suffit d’un échange entre deux de mes contacts pour trouver un énième poste où postuler. Je n’étais même pas curieuse de savoir si cela m’intéresserait. Je ne me suis pas posée la question. J’ai postulé un peu machinalement, en me disant que je verrais bien, si je passe l’entretien, comment je le sentirais.
Le jour J, j’y suis allée sans grande émotion. Je n’espérais rien. D’une certaine façon, je m’en foutais si ça ne me convenait pas. J’étais ouverte à toute possibilité.
C’était dans un musée que je connaissais déjà. En rentrant, je me suis rappelée que je m’y sentais déjà bien à l’époque. Un bon point pour eux. En passant l’épreuve écrite puis l’entretien, je livrais les informations qui me paraissaient pertinentes pour permettre au jury de savoir si je conviendrais vraiment à ce qu’il recherchait ou non. Les questions fusaient et j’y répondais posément et honnêtement. Au fur et à mesure, je me suis aperçue qu’ils ont besoin d’un certain nombre de mes compétences : expérience en gestion de bibliothèque, de documents historiques et de ressources archéologiques, maîtrise de logiciels de mise en page et de base de données, connaissances en histoire de l’art et archéologie, polyvalence… C’est assez bluffant que mon profil corresponde à ce point. Peut-être aurais-je remarqué avant si j’avais lu la description du poste ? Quelques heures plus tard, le job était pour moi.
La balle était dans mon camp : j’avais 24h pour décider si je prenais ce temps plein et si je changeais de métier soudainement. Il est vrai que je sentais le changement arriver depuis quelques temps… mais je n’en avais pas pris conscience à ce point. Jusque-là, je n’avais franchement aucune idée d’où j’en étais professionnellement. Alors, oui, j’avais des opportunités qui se profilaient. Mais sans certitude ! Du coup, vais-je accepter ce nouvel emploi au musée ? Vais-je rester freelance pour continuer à rédiger des articles ? Ou vais-je opter pour un temps réduit pour tout combiner ? Face à toutes ces options, c’est l’attrait d’un contrat stable à temps complet pour plusieurs mois qui a fini par me décider. Après tout, c’est ce que je recherche depuis un moment ! Quant aux rêves d’écriture en mode nomade, on verra pour plus tard.
J’espère en tout cas que vous aussi vous commencez 2022 sur de bonnes bases.
La suite au prochain épisode…
Chronique d’une Sans Emploi Fixe | L’Info de la Région 2022 | SEMAINE 1