Des moustaches, des relevés archéologiques et deux mi-temps | Chronique d’une Sans Emploi Fixe | 34

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On est milieu de semaine, mon premier mi-temps se termine. Vérifiant que tout est en ordre avant de lever le camp, je range mes affaires. Mon cerveau passe en revue les différentes tâches que je compte finaliser quand même en soirée et celles que je pourrai gérer la semaine suivante…

Dehors, l’air est frais. Les feuilles sont au sol et le vent froid souffle avec insolence sur les manteaux qu’on n’a pas encore fermés… Un temps d’automne. Merci le mois de novembre. Quand je songe à ce mois, parfois cela me donne envie de scruter les visages des hommes, camouflés par leur écharpe ou cachés par leur masque… Porte-t-il la moustache pour sensibiliser à la santé des hommes ? Vous savez, ce mouvement moustache (Movember) qui est né chez les Anglophones (si je ne m’abuse) et qui fait timidement son entrée dans nos contrées… Après un beau mois d’octobre pour la recherche contre le cancer du sein et le dépistage des femmes, on voit étonnamment peu de personnes se battre en novembre pour cette cause tout aussi valable, celle de la santé des hommes. Peut-être le tabou sur la sensibilité, la fragilité et la vulnérabilité des hommes est-il encore trop grand ? 

Alors que je marche vers ma voiture, les graviers grésillent sous mes pas. La fraîcheur du mois de novembre me fait aussi penser à ces fois où je télétravaillais pour des archéologues. Bien avant que le concept ne devienne à la mode, ou en tout cas la norme, je pouvais bosser depuis mon ordinateur à la maison pour réaliser des relevés archéologiques. En automne-hiver, je me retrouvais régulièrement sans mission (oui, cela veut dire sans emploi quand je ne trouvais rien d’autre). C’était donc un plaisir de pouvoir compléter les dossiers de mes collègues archéologues, quand cela était possible. Je me rappelle de quelques semaines de novembre, il y a quelque temps, passées à redessiner les contours des ossements, photographiés et remis sur plan, dans un calque sur le logiciel Illustrator. Un souvenir qui m’amuse encore car j’ai toujours cette affinité avec l’outil informatique. Et puis, surtout, je me sentais utile et reconnue dans mes compétences. Je suis sûre que vous savez ce que c’est…

Arrivée à mon auto, je la déverrouille et m’installe. En posant mon gsm à son endroit habituel, je m’aperçois que je viens de recevoir un mail. Les premières lignes s’affichent sous l’objet, me laissant deviner qu’il s’agit d’un sujet intéressant pour mon second mi-temps. J’ouvre l’application pour en lire plus. Alors que mes yeux se mettent à parcourir les lignes du message sur une ouverture, je sens monter en moi une forme d’excitation. Un peu d’adrénaline. Il faut dire que c’est une idée intéressante pour un article. Ravie et enthousiaste, je tape rapidement quelques mots-clés dans ma liste de sujets que j’aimerais traiter prochainement… Et je démarre.

Sur le chemin, mon esprit passe de la route aux dernières informations que j’ai reçues. Les mots de mes collègues et de mes amis me trottent dans la tête. Serait-ce une fin d’année encore riche en choix ? Pour l’heure, je n’en sais pas plus. Même si certaines choses me tentent plus que d’autres. Très vite, mon esprit se remet à passer en revue les différentes tâches que je compte faire aujourd’hui. Le dynamisme s’empare de moi. En ce moment, il y a peu de place en moi pour la nostalgie… 

Une fois garée, je vois deux nouveaux messages qui apparaissent sur mon écran. Encore une petite chose que je peux faire pour le magazine. Ce n’est qu’une relecture pour avis, mais je me sens impliquée et cela me plait. Le mot suivant provient d’une amie qui aimerait qu’on se voit. Peut-être un anniversaire à fêter bientôt aussi ? Je lui réponds rapidement, empoche mon gsm et quitte ma voiture. Il est temps de faire un brin de papote avec ma grand-mère, avant de retourner à mes articles à rédiger.

La suite au prochain épisode…

Chronique d’une Sans Emploi Fixe | L’Info de la Région | S47

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