Agir au cœur du rush et du changement | Chronique d’une Sans Emploi Fixe | 33

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Debout, face à la fenêtre, mes yeux se perdent dans le ciel bleu, à peine parsemé de nuages. Dehors, l’air est frais, presque piquant. Il faut dire qu’il gèle depuis quelques jours… Mais l’horizon est dégagé et le soleil illumine les bâtiments alentour. C’est une belle lumière qui donne de l’optimisme.

Face à ce spectacle magique, mon esprit s’égare… Je viens de taper mon nom dans la barre de recherche d’un journal. Quatre de mes articles y sont apparus. Prise de conscience. Petite émotion. Je réalise à peine ce qui est en train de se produire. Oui, en ce moment, j’écris pour deux journaux et un magazine. L’adolescente en moi est fascinée. Me voilà, vivant un rêve qui remonte à mes 16 ans. Plus qu’à concrétiser mon projet de livre.

Alors qu’un camion passe devant mes yeux, mon cerveau se remémore un changement d’identité visuelle pour ce nouveau “partenaire professionnel”. Un peu comme à mon arrivée chez Inside : on a revu la structure et travaillé la mise en ligne du magazine… Une phase de transition que j’ai également connue dans une agence web : il fallait se donner à fond, être polyvalent, dynamique et se réinventer pour redresser la barre. Et que dire de ces mois de flou artistique dans la politique d’embauche de la Région wallonne concernant les anthropologues physiques… ?! À l’époque, les experts en place pendant des années avaient d’une manière ou d’une autre quitté le navire, un changement fort récent dans lequel j’avais essayé de me frayer malgré tout un chemin pour poursuivre l’avancée de la recherche archéologique…

Soudainement, ces observations me donnent l’impression que j’étais présente au sein de diverses institutions au moment même où elles vivaient de grands changements. Mis à part les missions intérimaires, je dirais. Un mélange de surprise et d’intrigue grandit en moi. Serais-je une sorte d’actrice du changement ? Serais-je au cœur des transitions tel un poisson dans l’eau ? Cette réflexion m’amuse. C’est sûr que je n’ai pas peur des transitions et bouleversements. Même si je suis loin du niveau d’actrice du changement d’une certaine grande consultante belge que j’ai un jour rencontré…!

J’entends des collègues entrer dans le bureau et proposer du café. À ce moment, une voiture s’arrête à l’intersection, respectant la priorité de droite. Et je retourne m’asseoir à mon bureau. Une pub qui recommande des jouets en bois pour la Saint Nicolas apparaît sur le côté de mon écran. Une petite nostalgie me rappelle l’enthousiasme avec lequel on choisissait nos coups de cœur dans les magazines de jeux, quand nous étions petits, ma sœur, mon frère et moi… Puis, un semblant d’énervement me traverse en pensant que la tradition de l’évêque chrétien saint patron des écoliers est aujourd’hui remise en question, particulièrement ses attributs principaux, que certains envisagent de supprimer purement et simplement. 

Sirotant un thé assam, mes pensées se dirigent vers différents sujets affichés sur mon écran : l’initiative d’un marché local, des peintures en mémoire de femmes extraordinaires, une photographe d’exploration urbaine… Que de travail à finaliser !

Mais quel plaisir ! Parfois, quand j’ai beaucoup de taf en même temps, je repense à mon passage en rayon charcuterie, où même dans le rush je devais aussi composer des sandwichs, entre deux commandes de charcuterie. Si je n’étais pas forcément douée dans cette tâche, on s’en sortait toujours avec quelque chose de mangeable, même pour ceux qui avaient leurs petites préférences : “deux boulettes coupées en tranches” ou “seulement trois feuilles de salade, pas plus”. Ce genre de moments, clairement loin d’être innés pour moi, me rappellent toujours que, même dans le jus, c’est toujours jouable.

La suite au prochain épisode…

Chronique d’une Sans Emploi Fixe | L’Info de la Région 2021 | SEMAINE 46

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