Être le personnage de ton film & faire partie d’une famille professionnelle | Chronique d’une Sans Emploi Fixe | 31

Posée dans le fauteuil, le carnet sur les genoux, je note quelques idées pour un article. Une ébauche de fil conducteur se dessine. Sur la table du salon, un verre d’eau est posé à côté d’un paquet de spéculoos sans gluten. Alors qu’une vieille série passe sur l’écran de la télévision, j’entame un mindmap pour structurer mon texte, me remémorant chaque détail. Les phrases se forment petit à petit dans mon esprit et je numérote leur ordre sur mon papier.

L’héroïne de la série se lance dans un monologue qui attire mon attention. Cet emballement a toujours eu l’art de me fasciner. Un mélange d’émotions intenses et d’expression vive, du répondant associé à une forme de sensibilité. C’est quelque chose que j’admire beaucoup. 

En attrapant un biscuit, j’observe le résultat de mon travail préparatoire et je porte le spéculoos à ma bouche. Le croquant se transforme en miettes entre mes dents et les épices envahissent mes papilles… Cette explosion de saveurs plaît tellement à la gourmande que je suis !

D’un coup, le visage du personnage principal m’interpelle. Je ne l’avais jamais remarqué auparavant, mais la jeune fille a l’air bien plus maquillée que dans mes souvenirs. Le fond de teint, le fard à joues sur les pommettes, le fard à paupières sur les yeux… des couleurs de maquillage des années 2000, pourtant, je ne l’avais jamais remarqué. En fait, ce qui m’inspirait dans cette série, ce sont les études de journalisme que la jeune femme a entreprises dans une école universitaire de tradition anglophone. D’ailleurs, c’est sûrement de là que m’est venue cette envie d’étudier en Angleterre (vous savez, là où j’ai appris à analyser des squelettes archéologiques…). 

Avant de passer à l’écriture proprement dite de mon article, je me mets à songer : à mon choix d’études qui m’a amenée à vivre un an à Sheffield, puis à démarrer une carrière dans la culture, aux formations que j’ai suivies dans le digital pour converger progressivement vers la rédaction, à ma situation professionnelle actuelle de nouveau instable et floue… 

Les yeux sur l’écran, je m’interroge : si j’étais dans un film, quel personnage serais-je ? Et idéalement, comment aurais-je envie de le voir se comporter, ce personnage ? À l’image des héroïnes que j’affectionne tant, je verrais bien une femme appelée Léna faire tout ce qui est en son pouvoir pour continuer à vivre de sa passion. Elle fait des plans, des stratégies de communication ciblées. Elle crée des produits à son image et automatise le tout pour optimiser son temps. Elle met en avant ses compétences, n’a pas peur de se montrer (la modestie, c’est pour les salariés si ça leur plaît). Elle parle à ses connaissances des services qu’elle peut rendre à chacun. Elle montre qui elle est, elle reste fidèle à elle-même et elle avance… Je prends une gorgée d’eau pour intégrer cet élan de détermination qui m’inspire, comme toujours.

Du coin de l’œil, j’aperçois mon smartphone s’allumer. J’ai reçu un message d’un collègue. Il me parle de projets. À cette idée, mon cœur se met à frapper plus fort dans ma poitrine. Dans ces moments-là, je me dis que j’ai vraiment des collègues en or. Alors que la sensation dans mon organe cardiaque s’accroît, de la gratitude monte en moi et se met à perler le long de mes joues. J’ai de la chance d’avoir leur soutien et ça me touche car c’est la première fois que j’observe cela au niveau professionnel. J’ai la sensation de faire partie d’une deuxième famille. Un peu dysfonctionnelle, certes, mais une famille tout de même, avec ses chamailleries, ses chefs, ses têtus, mais son soutien face à l’adversité. Et même si, à l’instar d’une vraie famille, cela peut être le “bordel” par moments, c’est gai. Je vous souhaite à tous de connaître cela un jour.

La suite au prochain épisode…

Publié dans la Chronique d’une Sans Emploi Fixe | L’Info de la Région 2021 | SEMAINE 44

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