Toutes ces interactions avec les gens au boulot… | Chronique d’une Sans Emploi Fixe | 24

Les coudes posés sur le bureau, le menton appuyé sur les doigts, j’écoute mes collègues parler. Comme toujours, les sujets diffèrent. Certains discutent de projets en cours pour les clients. D’autres mentionnent ce qu’ils ont regardé dernièrement à la télé ou ce qu’ils ont fait la veille. Cette ambiance conviviale et professionnelle en même temps, on ne la retrouve pas partout. Bien sûr, cela dépend des moments, des deadlines, du rush… Mais c’est certain que j’ai connu des bureaux plus calmes, où les interactions entre collègues étaient juste cordiales, sans plus. Des endroits où c’était même tendu entre plusieurs personnes (j’avais envie de sortir le drapeau blanc, je l’avoue)…

Quelques souvenirs refont surface et je me mets à passer en revue mes différents lieux de travail : un bureau à proximité des archéologues, un espace dans un musée, des chantiers de fouilles, un hall industriel, un bureau dans une agence, différents rayons de magasins et réserves, l’open space ici… 

En étant freelance, j’ai aussi bossé un bon nombre de fois depuis le bureau de ma maison, le salon, la chambre (quand j’étais malade), la cuisine, la terrasse, le jardin (quand il fait beau)… mais aussi la voiture (quand j’étais en déplacement), un café, une bibliothèque ou un espace de coworking (quand j’ai besoin de voir des humains ou de me déplacer pour me concentrer). 

Ainsi, forcément, les ambiances ont varié presqu’autant que les endroits. Chez moi, c’était toujours calme, même avec le chat qui vient ronronner pour avoir des câlins ou le voisin qui fait des travaux dans sa maison. Dans les «tiers-lieux», c’était plutôt animé, un peu comme quand on bosse avec la télé allumée mais, au moins, on sort de chez soi et on stimule sa créativité. Sur les chantiers, c’est indescriptible, entre la poussière, les commentaires et tous les trucs à faire… Et puis les bureaux, par moments, c’est stimulant et plein d’échanges, et à d’autres moments, c’est tranquille et concentré.

Par la fenêtre ouverte, j’entends un avion traverser le ciel bleu. J’inspire consciemment, sentant l’air remplir mes poumons et la sensation de satisfaction qui suit l’expiration. Une petite nostalgie s’empare de mon coeur : voyager me manque. Mais pour cela, il faut des sous, alors continuons de bosser. 

Je vois plusieurs de mes collègues autour d’un même ordinateur. Cela me fait réfléchir aux relations, qui varient pas mal également. Quand tu changes de taf’ « régulièrement », tu t’aperçois assez vite de la diversité : il y a les travailleurs qui aiment interagir en équipe pour avancer, les individualistes qui préfèrent faire cavalier seul, les taiseux qu’on entend que si on parle boulot (et encore), les exubérants qu’on ne peut faire taire, les procrastinateurs qui s’arrêtent tôt et reportent beaucoup au lendemain, les pressés qui veulent tout tout de suite, les râleurs qui ont besoin de souffler ou s’exprimer quand ils stressent, les estomacs-sur-pattes qui ont faim sans cesse et les comiques qui font des blagues tout en bossant…

Plus loin, le moteur d’un bus vrombit. C’est un peu comme dans un bus, en fait, l’ambiance dans un bureau : selon les heures et les personnes présentes, il y a plus ou moins d’échanges, d’attention, ou de monde…

Mais j’y pense, il y a les critiques, aussi ! Ceux qui ont du mal à écouter ce qu’une femme a à dire dans un bureau, ceux qui te jugent parce qu’ils te voient bosser dans un supermarché, ceux qui te matent sans discrétion quand tu passes… mais à qui tu sais que tu peux demander un coup de main facilement pour porter quelque chose parce qu’ils te perçoivent comme le « sexe faible » (tant qu’à faire, autant en profiter…). 

Ce n’est pas étonnant que les interactions au travail aient toujours un impact sur notre bien-être, quand on y réfléchit.  

La suite au prochain épisode…

Toutes ces interactions avec les gens au boulot… | Chronique d’une Sans Emploi Fixe | L’Info de la Région 2021 | SEMAINE 37

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