L’autre jour, je regardais mes collègues marcher. Elles portent le plus souvent des chaussures à semelles plates, parfois hautes ou compensées mais rarement des talons hauts. Cette observation m’a rendue songeuse. Pourquoi je porte des talons quasi tous les jours, moi, au fait ? Est-ce pour compenser ma taille ? 1m60 est une taille tout à fait normale pour une femme… Alors, pourquoi aurais-je besoin d’y ajouter des centimètres ?
Alors que je me lève pour reprendre un café, mes pieds se courbent et je ressens la semelle contre mon pied. Les talons surélevés me donnent une certaine impulsion quand je marche, même pensive. Je me sens déterminée, je me sens bien.
En appuyant sur le bouton de la machine à café, je ne peux m’empêcher de penser aux commentaires que certaines féministes font sur le fait de porter des talons… Cet instrument de torture contribue au regard des hommes, alors, forcément, la remise en question est compréhensible. Mais si je porte ce type de chaussures, ce n’est certainement pas pour que les hommes me regardent (ni pour me torturer pour le plaisir). Aujourd’hui, je le sais, j’ai assez d’assurance que pour ne pas ressentir le besoin d’être regardée. D’ailleurs, curieusement, j’ai toujours eu l’art de trébucher quand je me sens particulièrement observée (voire jugée ?). Ce n’est donc pas mon objectif.
Par contre, dans mon quotidien, j’aime me sentir bien dans mon corps, sûre de moi, forte et déterminée. J’apprécie aussi ressentir une sorte de puissance au travail, celle qui émane d’une femme d’affaires, selon l’idée que je m’en fais. Et si je ne me considère pas vraiment comme ayant le chiffre d’affaires d’une femme d’un « tel calibre », je sais que ce que je ressens contribue à m’en rapprocher…
Malgré l’entrave qu’ils peuvent représenter pour certaines femmes, les talons ont tendance à m’apporter ce petit plus de détermination, cette sensation qui me propulse vers l’avant, dans l’action, dans le mouvement.
Voilà de quoi être motivée ! Peu importe les obstacles, peu importe si j’ai des missions à prester et peu importe les chiffres affichés sur mon compte en banque… Avec cette sensation aux pieds, je me branche sur la business woman en moi, j’avance. Et tant pis pour les clichés du féminisme.
P.S.: la fille de la campagne que je suis aime aussi marcher pieds nus partout… Mais ça, c’est une autre histoire 🙂