J’ai pris la route tôt ce matin, la tête pleine d’idées. Plus que jamais. Hier soir, en regardant la Réunion de l’incomparable série Friends, j’ai téléchargé des dizaines d’application pour tester ce qui sera le plus productif et efficace pour écrire et diffuser tous mes projets futurs… et j’ai hâte.
Le trafic a l’air fluide. Je me mets à réfléchir aux articles que je vais rédiger aujourd’hui. Soudain, une idée me vient (ça arrive souvent dans des moments où il est difficile de prendre note, d’ailleurs… pas vous ?). J’essaye d’enregistrer dans un coin de ma tête, le fil conducteur que je vais pouvoir donner à mon article. Et mon attention se reporte sur l’autoroute.
Je vois la circulation se densifier devant moi. J’espérais gagner du temps pour me concentrer au calme sur plusieurs sujets mais, devant moi, les voitures commencent à ralentir. La sortie n’est plus très loin et je reste sereine. Je sais que cela va se dissiper d’ici quelques minutes, bien que les véhicules freinent de plus en plus. Certains activent même leurs quatre clignotants. L’adrénaline se répand dans mes veines malgré moi, et mon attention s’intensifie… Me voilà à présent à l’arrêt.
Je chante pour m’occuper. La playlist du moment ? The Bold Type, avec les sons de la saison 5. La chanson est à peine finie qu’on avance à nouveau. Une belle chance, cette circulation depuis la crise sanitaire. Il y a encore énormément de gens en télétravail. On est loin des vrais bouchons, longue durée et imprévisibles que tous les frontaliers se tapent au quotidien, d’habitude… Même si on peut voir que les travailleurs reprennent la route des bureaux quelques jours par semaine, on est encore bien tranquilles niveau circulation.
Je me souviens d’un autre bouchon, il y a quelques temps, qui m’avait vraiment stressée. Je me rendais au magasin où je travaillais comme intérimaire. Je devais arriver tôt pour préparer les commandes réservées en ligne et je m’étais retrouvée piégée, sur l’autoroute, dans un bouchon, sans savoir à quelle heure j’en sortirais. D’expérience, je savais qu’en arrivant au bureau, on pouvait très bien avoir une ribambelle de commandes à préparer en moins de deux heures. Et si, parmi celles-là, une grosse commande tombait, ça devenait de suite difficile. Au début, j’étais restée positive et j’avais attendu patiemment, mais en voyant que rien ne bougeait au bout de dix minutes, j’avais appelé mon responsable pour le prévenir… et surtout qu’il mette quelqu’un sur le coup au cas où il y avait trop de commandes. À mesure que le temps défilait, je voyais déjà les commandes s’amonceler. Je m’imaginais déjà en train de courir dans tous les sens avec mon caddie pour préparer chaque commande. Bon avouons-le, je trottinais déjà régulièrement avec un chariot entre les rayons, même sans arriver en retard… Mais cette fois-ci, c’est près d’une heure de retard que j’avais accumulé à l’arrêt, coincée entre un camion et d’autres voitures. Une fois que ça s’était débloqué, comme toujours dans ces moments de pression, je m’étais ensuite retrouvée ralentie par un bus, un tracteur, un feu rouge… Bref, on les a toutes quand on est à la bourre. Et puis, j’étais enfin arrivée sur place. Qu’elle ne fut pas ma surprise de voir qu’il n’y avait que deux ou trois petites commandes en attente en arrivant ! Un beau soulagement avait alors apaisé mon sens des responsabilités et du devoir envers les clients. Un collègue était passé par là à temps pour éviter les difficultés. J’aime ce travail d’équipe.
La suite au prochain épisode…
Chronique d’une Sans Emploi Fixe par Hélène Déom | pour L’Info de la Région 2021 | SEMAINE 25