Assises par terre, les unes à côté des autres (un peu à distance, bien sûr), on bavarde. Les rayons du soleil réchauffent la peau, trop longtemps restée au frais ces derniers mois… De temps en temps, une petite brise vient apporter un peu de fraîcheur… C’est le bon moment pour une « papote digestive » entre collègues. On exprime un peu ce qui n’est pas simple sur le moment. On aborde les réactions des gens et l’art de comprendre ce qu’il y a derrière… Clairement, ce n’est pas pour renforcer le stéréotype, mais oui, c’est une conversation entre filles où l’on parle de mecs (ça change un peu du boulot, des sites web, du shopping ou d’InFlash…).
Sans même reprendre cette distinction de genres, ce n’est pas toujours simple de comprendre les autres. Et c’est logique : on n’a pas tous été éduqué de la même façon, on n’a pas tous vécu la même chose, on n’a pas croisé les mêmes personnes, alors forcément on ne voit pas toujours les choses de la même façon. C’est ainsi pour beaucoup de relations : dans un couple, dans une famille, entre amis, entre un commerçant et un client, entre un employé et un patron, entre collègues, entre entrepreneurs d’un même secteur (que certains appellent « rivaux »)…
Bref, vous l’avez compris : l’humain peut parfois imaginer quelque chose de diamétralement différent de ce que son interlocuteur a voulu formuler.
Alors, forcément, communiquer sur son activité professionnelle peut être un véritable cauchemar. Au début, souvent, on exprime les choses en suivant l’inspiration. Et puis vient le moment fatidique où tout bascule : on se met à écouter les autres. Je ne parle pas de ces gens de bon conseil qui ne critiquent pas pour le plaisir mais qui sont là pour aiguiller et améliorer ce qu’il faut dans vos messages… dans l’optique de parvenir à quelque chose qui vous ressemble, vous, et qui peut être bien compris par un plus grand nombre… Non, je parle de ces personnes qui arrivent, souvent de bonne foi, pour vous donner leur avis (parfois non sollicité) concernant vos projets… et qui ébranlent complètement votre vision des choses. Que ce soit justifié ou non, qu’elles aient raison ou tort, l’effet est toujours radical. Après leur intervention, on se retrouve à réfléchir plus que de raison dès que l’on veut écrire sur son compte social ou son site web… De quoi finir avec un beau syndrome de la page blanche. Merci bien.
Le pire, c’est quand on a justement tendance à douter facilement. Là, c’est sûr. On va se mettre à penser à toutes les interprétations possibles et imaginables d’une seule et même phrase, formulée de manière innocente… Je suis sûre que vous avez déjà vécu ça aussi. C’est fatiguant, n’est-ce pas ?!
Personnellement, ça m’est arrivée trop souvent pour que je vous raconte une seule anecdote à ce sujet… Par contre, un jour, j’ai eu un trait de génie : je me suis dit « ça me paraît bien, on ne réfléchit pas plus, on lâche prise et on envoie tel quel ! » et ça m’a libérée complètement de cette hésitation constante sur la manière dont chaque chose que j’écrivais pouvait être perçu par les autres. Franchement ! Et vous savez quoi ? Ce lâcher prise s’est aussi un peu invité dans ma façon d’accueillir les critiques.
Bon, soyons honnêtes, c’est loin d’être parfait. D’ailleurs, je ne sais pas toujours garder mon sang-froid quand je suis face à des personnes qui ne perçoivent pas à quel point c’est un vrai combat d’avoir son propre business. Mais bon, chaque chose en son temps et aujourd’hui, la question ne se pose pas…
La suite au prochain épisode…
Chronique d’une Sans Emploi Fixe par Hélène Déom | pour L’Info de la Région 2021 | SEMAINE 24