Il fait gris, comme tous les jours ces derniers temps. Je regarde un court instant les gouttes d’eau couler le long de la vitre… Petite frustration. Nous sommes tout de même au mois de mai ! Est-ce trop demander d’avoir un peu de soleil ? Déjà que le mois sera encore bien morne sans maitrank…
J’ai aussi une pensée pour les petits jeunes qui étudient et sont priés de préparer leur avenir dans ces conditions… Déjà, réouvrir les terrasses et autres activités quand ils sont censés se mettre à étudier, c’est la meilleure. Pas étonnant qu’ils aient envie d’en profiter pour se détendre ! En temps « normal », étudier et choisir un métier, c’est déjà plus facile à dire qu’à faire ! Alors, dans un monde où même l’été reste incertain, c’est encore une grande ironie de la part de notre société de leur demander de faire des choix de vie ! En plus, tout le monde y va toujours de son conseil, sans savoir si cela sera pertinent pour le jeune concerné ou même, si cela sera encore d’actualité à la fin de ses études !
De mon côté, ce fut quelque peu folklorique, honnêtement. Et il faut bien l’avouer, je suis loin de la vision de carrière que l’on m’a dépeinte quand j’étais adolescente. À l’époque, peu importe les études qu’on pouvait envisager de faire, le diplôme universitaire était comme la carte qui nous menait au Saint-Graal : le CDI au Grand-Duché. Et on nous conseillait de faire ce qu’on aime… Cela avait l’air si simple, dis comme ça ! Pourtant, personne n’a vraiment l’air de savoir comment trouver le juste milieu entre un job qu’on aime et un contrat stable pour faire une « belle carrière »…
Ce qui me faisait rêver quand j’avais 16 ans (parce que vouloir être danseuse ou chanteuse n’était pas vraiment une option de carrière pour mon cerveau raisonnable), c’était devenir écrivaine. Mais quand je me suis aperçue que tout le monde dans ma classe - du moins c’est l’impression que j’avais - voulait écrire un livre, j’ai douté. Et puis, je ne sais pas pourquoi, mais voir que de très nombreux jeunes se lançaient dans des études de communication, sans savoir s’ils parviendraient à se démarquer, ça m’a fait changer d’avis.
On nous a fait passé des tests à l’école pour nous aider à savoir quel métier nous conviendrait. Vétérinaire ? Journaliste ? Informaticienne ? Chercheuse ? Ça n’a pas été très concluant ! Du coup, j’ai procédé par élimination. J’ai d’abord choisi la ville (Namur) où je voulais étudier et puis l’objet de mes études. C’est une méthode que je déconseille, avec le recul, bien que ça apporte son lot de surprises… Après avoir vraiment hésité un temps à faire l’informatique, j’ai fini par choisir d’étudier quelque chose qui m’intriguait beaucoup : l’histoire de l’art & l’archéologie. Cela me permettait d’apprivoiser des mystères, de continuer à chercher à comprendre le fonctionnement des gens (oui, je sais, c’est une idée bizarre mais je suis une grande curieuse un peu philanthrope… ) et surtout de découvrir des civilisations anciennes ! Bref, j’ai fait des études que j’aimais, sans savoir où ça me mènerait. Et pour le Saint-CDI, on verrait bien.
Au final, mon diplôme universitaire n’a pas été la clé pour ouvrir les portes d’un “beau” métier (stable)… C’est ma détermination à développer mes talents et intérêts qui m’a vraiment fait avancer. C’est ce qui m’a poussée à me spécialiser en anthropologie physique et, plus tard, à rédiger des articles…
La suite au prochain épisode…
Chronique d’une Sans Emploi Fixe par Hélène Déom | pour L’Info de la Région 2021 | SEMAINE 21