L’air d’Italie qui m’a rappelé un job en charcuterie | Chronique d’une Sans Emploi Fixe | 10

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Ce midi, nous sommes en interview dans une petite épicerie spécialisée… Tel un guide italien, le gérant sicilien nous raconte l’origine de ses produits et sa passion pour la cuisine : la fiorentina, les arancini, le vin, l’huile d’olive, le café, la crème de pistaches… Il nous partage l’histoire de ses rencontres avec les producteurs et fournisseurs de son pays natal.

Les petits maraîchers ou agriculteurs chez qui on lui a conseillé de s’arrêter sur le chemin quand il était de passage… Les producteurs qui proposent des incontournables pour les pizzerias napolitaines et autres restaurants italiens… Il nous parle aussi de ses fromages et de sa charcuterie : le parmesan qu’il laisse affiner plus de 30 mois chez lui, le saucisson à la truffe et ses saveurs en fines tranches…

Les odeurs, les produits, la machine à découper… Tout me replonge à l’époque où je bossais au rayon charcuterie et fromagerie. Avec mes collègues, nous servions les clients en jambons, saucissons, boudins, terrines, pâtés mais aussi en fromages variés. Le concept est simple : tout ce que le client veut, nous le découpons, le pesons, l’emballons et l’étiquetons… Bien entendu, le métier incluait bien plus que ça. En travaillant aux côtés des employées les plus expérimentées, j’ai remarqué qu’il y a moyen de bosser non-stop dans ce métier : remplir le rayon avec des produits sous-vides, préparer les étalages avec des produits déballés, vérifier les dates de chaque chose, faire l’inventaire de la marchandise et commander ce qu’il va bientôt manquer… sans parler de toutes les tâches en matière d’hygiène !

Mes semaines passées là-bas ont eu le mérite de me permettre de rencontrer des personnes bien sympas et de découvrir une facette de moi que je ne soupçonnais (une force proactive d’apprentissage et d’adaptation, si vous voulez tout savoir…).  

Par contre, j’ai été surprise des différences de mentalités d’un client à l’autre. Bien sûr, il y a ceux qui acceptent tout (ou presque). Ceux qui veulent souvent plus - ou moins - que ce qu’on leur présente au fur et à mesure de la découpe ; mais tant qu’ils savent ce qu’ils veulent, tout va bien. Et puis, il y a les gens moins sympas, qui pensent que travailler derrière un comptoir de magasin veut dire qu’on est idiote, qu’on n’a pas de diplôme et qu’on est « bonne qu’à ça ». Je ne vous dis pas leur tête quand ils apprennent que certaines d’entre nous ont fait des études et ont à leur actif plus d’expériences professionnelles que ce qu’ils pourraient imaginer ! Qu’on soit bien d’accord, le diplôme ne rend pas les gens supérieurs. Mais ça a l’avantage de rabattre le caquet des gens fermés d’esprit. Une fois, la personne avait été tellement loin dans le manque de respect que c’était ça… ou on ne lui donnait pas son boudin.

Un autre petit « détail » du quotidien qui couronne l’expérience dans ce rayon : le côté délicat de travailler avec de la saucisse, c’est qu’on a un très fort pourcentage de risques qu’un petit comique vienne faire des commentaires déplacés sur la marchandise. Inutile de dire que certains trouvaient ça drôle de demander plus de centimètres avec un regard explicite… 

Malgré ces quelques moments malaisants, ces semaines d’intérim ont été vraiment intéressantes. Comme toujours, je ne regrette rien.

La suite au prochain épisode…

Chronique d’une Sans Emploi Fixe par Hélène Déom | pour L’Info de la Région 2021 | SEMAINE 20

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