Ce midi, nous avons parlé de nos précédentes expériences professionnelles avec les collègues. Certains ont vécu de ces situations rocambolesques…! C’est hallucinant. Les uns ont confié avoir travaillé pour des sociétés qui vendent un peu de tout… Les autres ont rencontré des patrons qui sont loin d’être roses… Quand on apprend cela, on chérit toutes les expériences “sans histoire” !
Je ne peux m’empêcher de repenser aussi aux situations de plusieurs de mes proches et amis qui ont vécu des moments très durs dans leur profession. Des personnes les ont submergés de travail, sans mesure ni planning approprié, les ont critiqués à n’en plus finir, sans fondement ni raison, les ont bafoués, diffamés… Et tout cela venait de personnes qui n’avaient pas les moyens de juger correctement la qualité de leur travail !
Cela m’est aussi arrivé de croiser de telles personnes, bien sûr. Et puisque cette chronique n’a pas pour but de casser du sucre sur des humains ou d’entacher la réputation d’entreprises, je resterai vague volontairement. Mais cela fait partie des expériences professionnelles et c’est normal d’en parler. Peu importe leur secteur d’activité au final, cela arrive partout. Associations ou sociétés privées, personne n’est vraiment à l’abri de vivre ce genre d’expériences. Tout le monde peut rencontrer ce type de comportements dévalorisants, démoralisants, voire impardonnables… Et face à une telle violence verbale, nous sommes encore souvent fort démunis. Mais le but est de mettre en lumière un problème de respect qui se pose, non ?!
Moi-même, un jour, je me suis retrouvée dans une situation où mon travail n’était pas jugé à sa juste valeur. En plus, j’étais quasi certaine que mon employeur de l’époque était en burn-out. Je me suis posée mille questions. Devais-je le dire ? Est-ce que cela a altéré sa perception de mes efforts ? Cela n’excusait pas, bien sûr, le manque de reconnaissance de mon travail. Je pensais d’ailleurs que c’était justifié d’être réactive dès que la situation ne me convenait pas. Mais était-ce la bonne solution ? Ai-je joué un rôle accablant dans son état d’esprit ? A-t-elle été libérée d’un poids une fois que je suis partie ? Pourtant, j’ai apprécié les échanges créatifs et un peu fous que nous pouvions avoir lors de certaines tâches et je serai toujours reconnaissante qu’elle m’ait donnée ma chance. Mais y avait-il d’autres réactions possibles de ma part face à ce jugement et cette incompréhension de tout le travail que je fournissais pour elle ? Vous l’aurez compris, il n’y avait pas d’atomes crochus, en définitive. Et je suis soulagée de ne pas avoir été confrontée à pire en freelance… Car combiné à l’instabilité, les problèmes d’affinité ou le harcèlement sont certainement bien plus difficiles à gérer. Les impressions de rejet ou d’inutilité sont déjà fort fréquentes entre chaque mission… C’est vraiment complexe, même avec la passion !
Honnêtement, j’admire ces personnes qui ont fait l’objet de harcèlement, qui tiennent bon et apprennent à se reconstruire.
Avec le recul, je comprends que tout cela constitue une excellente raison pour tous les adultes avec un peu d’expérience de nous rabâcher le fameux “Quoi que tu fasses, fais ce que tu aimes…” ! Merci à eux.
La suite au prochain épisode…
Chronique d’une Sans Emploi Fixe par Hélène Déom | pour L’Info de la Région 2021 | SEMAINE 16