Dans notre société occidentale, Noël est une période importante pour la plupart des gens. Au milieu des retrouvailles familiales, des fêtes et des cadeaux, la religion transparaît toujours. Durant tout le mois de décembre, nous juxtaposons divers personnages plus ou moins mythiques et miraculeux.
Certains sont redondants et d’autres ont été placés à cette période de l’année pour de vieilles raisons de sécurité. Aujourd’hui, le haut degré de tolérance imposée en Europe fait chanceler petit à petit nos traditions, notre folklore et nos croyances. Peut-être est-il temps que nous fassions un choix cohérent entre tous ces personnages pour mieux expliquer leur présence dans nos vies ?!
Soyons un peu plus clairs : la juxtaposition de ces personnages ne me gêne pas. Le but de ce post est de rappeler à chacun qui sont ces personnages et pourquoi ils font partie de nos traditions et de notre folklore en Europe (en tout cas, en Belgique).

Nous, les autres et les religions
Pourquoi est-ce important ? Car des débats religieux prennent forme, de nos jours, au sein même des écoles. Nous savons que cela vient de la diversité de populations grandissante et des croyances variées chez nous. Même si certains d’entre nous se sentent menacés financièrement et peu soutenus par notre propre gouvernement, nous sommes heureux d’accueillir d’autres humains européens et extra-européens chez nous.
Le débat religieux qui fait du bruit dans les écoles est tout à fait légitime, vu les circonstances. Il est normal que nous nous penchions sur les personnages et les appellations à connotation chrétienne qui marquent notre quotidien, et particulièrement la fin de l’année. Il n’est certainement pas simple d’envisager un système et des termes qui conviennent à tout le monde. D’ailleurs, la société occidentale ne brille pas spécialement par sa foi inébranlable et son intérêt pour les rites chrétiens. Concrètement, je trouve même cela correct d’adapter les “vacances de Noël” en “vacances d’hiver” et les “vacances de Pâques” en “vacances de printemps”. Les saisons ont beau ne plus ressembler à grand chose, au moins, elles, elles rythment toujours les vies de tout le monde. La nature est un super dénominateur commun sur ce plan.

Décembre et ses personnages miraculeux
Par contre, les adaptations des personnages traditionnels ne sont pas acceptables.
Saint Nicolas est un bel exemple. Cet homme est de tradition chrétienne. Historiquement parlant, c’est un évêque chrétien du 3e siècle de notre ère. Il est représenté par ses attributs d’évêque : une crosse et une mitre ornée d’une croix. Il a été canonisé, d’où l’appellation “saint”. Et la légende le décrit comme une personne pleine de bonté, particulièrement envers TOUS les enfants sages. Son jour d’apparition correspond à celui de sa fête : Saint Nicolas passe le 6 décembre. Vu qu’il récompense généralement aussi les enfants pas sages, il y a une belle connotation de pardon proposée en prime, même si le Père Fouettard l’accompagne pour punir les vilains. Notez que ce dernier est noir de suie à cause du nettoyage de cheminées qu’il effectue pour aider Saint Nicolas à entrer dans les maisons. Donc, nos traditions décrivent un homme qui offre des cadeaux aux enfants, peu importe qui ils sont et où ils sont.
Selon moi, même les enfants qui ne sont pas chrétiens peuvent recevoir des cadeaux de sa part. C’est aux parents à décider si cela leur convient ou non. Dans les écoles, Saint Nicolas ne peut définitivement pas juste récompenser les enfants dont les parents ont donné leur accord. Donc, si l’apparition de Saint Nicolas gêne tant que ça certains parents, il vaudrait mieux demander à supprimer son apparition à l’école. De toute façon, les chocolats et les bonbons ne sont pas vraiment les meilleures choses à offrir à des enfants que l’on souhaite calmes (plusieurs études ont prouvé que cela augmente l’hyperactivité…!). Dans tous les cas, les attributs de Saint Nicolas – la crosse et la mitre avec la croix – ne peuvent lui être enlevés… sinon il devient Père Noël !

Père Noël est un personnage apparu au 19ème siècle très similaire à Saint Nicolas. Dans certains pays, il est Saint Nicolas. Pour la plupart d’entre nous, ce sont deux personnes distinctes. La tradition le décrit comme un vieil homme barbu avec un peu d’embonpoint. Son manteau est rouge, blanc… et suffisamment chaud pour le couvrir en hiver. À la différence de Saint Nicolas, on lui a attribué un traîneau avec des rennes et un quartier général au Pôle Nord. Et, comme tout le monde le sait, il distribue des cadeaux le 24 décembre. Beaucoup de gens en profitent pour s’offrir des cadeaux sans passer par le père Noël.

La même nuit du 24 au 25 décembre a été attribuée à la naissance de Jésus de Nazareth. Cet homme, aussi connu sous le nom de Jésus Christ, est un personnage historique. Son année de naissance a été calculée il y a plusieurs centaines d’années… avant d’être utilisée comme marqueur d’ère (et devenir notre an 0). Notez qu’il y a une erreur d’une vingtaine d’année dans ces calculs mais personne n’est parfait. En revanche, la vraie date de naissance de Jésus est le 25 mars… et ce n’est pas une erreur.

Si sa naissance est célébrée à Noël, avec une crèche aux pieds du traditionnel sapin, c’était pour se caler sur les rituels païens du solstice d’hiver et ainsi éviter aux chrétiens, à l’époque, de se faire persécuter pour leur religion.

Je ne sais pas vous mais, personnellement, j’ai du mal avec cette incohérence de célébrer sa naissance 3 mois plus tôt, surtout que nous n’avons plus de raisons de nous cacher depuis longtemps. Une autre chose qui ne me plaît pas dans le christianisme, c’est le fait qu’un homme s’est sacrifié pour laver le péché des autres humains. Personne ne s’est pourtant vraiment arrêter de pécher. Et toute personne réfléchie sait qu’il n’est pas un bon modèle sur ce plan : sacrifier sa vie pour d’autres ne mène à rien. Faire don de soi tout en se respectant soi et les autres, ça, ce serait un bien meilleur exemple à montrer au monde. Ensuite, l’histoire montre que ce n’est pas un homme si exceptionnel : il n’est pas le seul à avoir réaliser des miracles. Beaucoup d’autres personnes, à travers l’histoire, accomplissent des miracles et aident leur prochain. C’est pourquoi, personnellement, je ne suis pas intéressée par sa naissance en particulier. Bien sûr, c’est mon avis personnel et je respecte les chrétiens qui apprécient la personne, l’histoire et l’impact de Jésus de nos jours.
Les fêtes païennes et nous

Très honnêtement, ce que je considère important à Noël c’est célébrer la présence de ma famille et de mes amis dans ma vie, penser à toutes les choses pour lesquelles je suis reconnaissante chaque année et même offrir des cadeaux à des proches (débat sur le côté commercial de ce geste par ici).
D’ailleurs, c’est le genre d’actions qui étaient faites à l’occasion des fêtes païennes du solstice d’hiver, les Saturnales ! Les traditions du sapin, du houx et du gui comme décorations de Noël dans les maisons viennent de là. Les repas et les cadeaux y étaient déjà connus. Même les esclaves romains avaient droit à une certaine liberté provisoire lors de ces fêtes !
Avez-vous remarqué ? Les Saturnales célèbrent la vie… peu après la fête des morts (Samain, Toussaint, Halloween). Je trouve cette symbolique très chouette pour nous aider à nous propulser vers une vie meilleure. Vous ne trouvez pas ?
Enfin bref, tout cela pour vous rappeler quelques faits sur les fêtes de décembre qui me paraissent importants à connaître de nos jours en Europe.
Sur ce, JOYEUX NOËL !!
Et très belles fêtes de fin d’année à tous ! 😀

